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Scandaleuse décision du Conseil suisse de la presse

S’il est permis de parler d’un scandale convenu, c’est bien dans ce cas. L’Association Suisse-Israël (ASI) a déposé une plainte devant le Conseil suisse de la presse le 2 décembre 2019 contre l’émission télévisée du 8 octobre 2019 intitulée « SRF-Global_Filmnacht », entretien No.4. Motif : l’absence de transparence au sujet du réalisateur Samir sur ses fonctions en tant qu’activiste du mouvement BDS (Boycott, Divestment, Sanctions).

Dans l’entretien No .4, Samir est présent sur le podium installé après la présentation du film «Omar» traitant du sujet «Fin de la confiance au Moyen Orient». On y parle de la réalité journalière de la jeune génération le long du mur de protection séparant Israël de la rive occidentale du Jourdain, de ses répercussions sur la population et des intentions d’Israël quant à la construction de ce dispositif de fermeture.

L’ASI demande que l’on applique le «devoir de transparence dans les media»

L’ASI ne s’est pas plainte du contenu de l’émission auprès du Conseil de la presse. Elle a plutôt demandé que le «code of conduct» (devoir de transparence des media) soit respecté en ce qui concerne le maintien du contenu de la discussion sur la version Online de l’émission. Ce code exige que la Radio-Télévision Suisse de langue allemande (SRF) mentionne dans sa mediathèque le fait que Samir est un activiste de BDS.
 

Plainte de l’ASI auprès du Conseil suisse de la presse, 2 décembre 2019
(Texte en langue allemande seulement)

Beschwerde der GSI an den Schweizer Presserat, 2.12.2019


Le Conseil de la presse rejette l’entrée en matière sur la plainte

Ce n’est qu’après un premier rejet par la SRF que l’ASI a envoyé sa plainte au Conseil de la presse. La 25 novembre 2020, soit une année entière après sa réception, que le Conseil a décidé, pour des raisons de forme, de ne pas pouvoir entrer en matière.
La justification: Deux autres plaintes sur le même sujet avaient déjà été déposées avant celle de l’ASI, et elles avaient toutes deux étés rejetés.

Le scandale est ici patent. En effet, les deux autres plaintes portaient seulement sur le contenu de l’émission, et n’étaient même pas adressées au Conseil de la presse. Il ne s’agissait pas et il ne s’agit aujourd’hui encore pas du même objet. Dans notre cas, nous soulevons une question sur l’éthique des media et le droit de la presse. Le devoir de transparence doit impérativement être respecté par la SRF; le Conseil suisse de la presse ne semble pas lui attacher une importance exagérée.
 

Décision de non-entrée en matière par le Conseil de la presse, 25 novembre 2020
(Texte en langue allemande seulement)

Nichteintretens-Entscheid des Presserats, 25.11.2020


L’ASI éclaire le scandale

Etant donné qu’aucune autre instance n’est habilitée à se prononcer contre une décision du Conseil de la presse, l’ASI s’est résolue à envoyer une «lettre de protestation» au Conseil. Le processus ayant conduit à la décision est si alarmant que nous le publions ici en version intégrale.
Lectures complémentaires: La plainte de l’ASI, la prise de position fautive de la SRF, la décision scandaleuse du Conseil de la presse, la «lettre de protestation»
 

Lettre de protestation de l’ASI à la présidente du Conseil de la presse, 4 janvier 2001
(Texte en langue allemande seulement)

Protestbrief der GSI an die Präsidentin des Presserats, 4.1.2021

(WLB / Traduction: JAN)


 

Avenant

8 ans auparavant, le Conseil suisse de la presse avait pris la décision opposée

Voici huit ans, le Conseil suisse de la presse avait accepté une plainte de l’Association Suisse-Israël (ASI) concernant l’omission d’importantes informations sur un auteur d’article, et reproché à la partie adverse d’avoir enfreint la «Déclaration des devoirs et des droits du / de la journalist».

Le 9 novembre 2012, l’ASI déposait une plainte auprès du Conseil suisse de la presse contre l’éditeur de la «Basler Zeitung». Pour l’ASI, la «Basler Zeitung» a négligé de préciser que le Conseiller national Daniel Vischer (vert/ZH) occupait la fonction de président de l’Association Suisse-Palestine (ASP); ce fait aurait dû être précisé, dans un article du conseiller national d’alors sur Israël, la Palestine et le conflit du Moyen-Orient intitulé «Libre opinion à la gare» et daté du 17 juillet 2012 (sans même parler d’autres commentaires avant et après l’article incriminé).

L’ASI avait déjà à plusieurs reprises prié la «Basler Zeitung» de mentionner de manière transparente l’appartenance active de M. Vischer à l’ASP dans tous les articles où ce correspondant abordait le thème Israël, la Palestine et le conflit du Moyen-Orient. La partie adverse a toujours décliné et n’a plus donné suite.
 

Plainte de l’ASI auprès du Conseil suisse de la presse, le 9 novembre 2012
(Texte en langue allemande seulement)

Beschwerde der GSI an den Schweizer Presserat, 9.11.2012

Dans son arrêt du 9 janvier 2013, le Conseil a admis la plainte de l’ASI. Il a considéré que la «Basler Zeitung» était tenue de «préciser la fonction de président de l’Association Suisse-Palestine de l’auteur Daniel Vischer dans sa chronique parue le 17 juillet 2012, intitulée «Libre opinion à la gare». Par cette omission, la rédaction du journal a contrevenu au point 2 (Devoir de transparence des media) de la «Déclaration des devoirs et des droits du / de la journaliste».
 

Décision du Conseil suisse de la presse du 9 janvier 2013
(Texte en langue allemande seulement)

Stellungnahme des Schweizer Presserats, 9.1.2013

(RK / Traduction: JAN)