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Le Hamas a attaqué massivement le sud d’Israël

Dans la nuit du samedi 14 juillet 2018, l’organisation terroriste Hamas a ouvert un feu nourri de roquettes et de mortiers depuis la bande de Gaza sur le sud-ouest d’Israël. Au total, on a compté plus de 200 tirs sur des zones civiles israéliennes. L’impact d’un missile sur une maison privée de la ville de Sderot a fait quatre blessés.

Par Rolf Koch, vice-président et webmaster de l’ASI nationale
(Traduction: Jean Auguste Neyroud, vice-président de l'ASI nationale)

Le bombardement a commencé à 1h 36 (heure d’Israël) et a précipité dans les abris au milieu de la nuit la population israélienne des communautés proches de la bande de Gaza. Il a duré jusqu’à 6h 15, pour reprendre à nouveau à 13h 14. Au total, au moins 200 projectiles ont été lancés; 37 d’entre eux ont été interceptés par le système de défense antimissile «iron dome». En moins de 24 heures, on a compté 173 alarmes dans la région sud.

Réaction israélienne

En représailles, l’armée de l’air israélienne (IAF) a bombardé plus de 40 cibles des forces de la terreur dans la bande de Gaza, dont deux grands centres logistiques et le quartier général d’un bataillon du Hamas à Beit Lahia (cf image). Il s’agit là de la plus grande opération des forces armées depuis la guerre de Gaza en été 2014 (opération «protective edge»). Cette dernière opération avait été déclenchée après que l’organisation terroriste Hamas ait longuement et massivement arrosé le sud d’Israël de ses missiles et obus de mortier. Selon des sources palestiniennes, deux jeunes ont été tués et 14 blessés au cours des attaques de ce jour. La population avait pourtant été avertie de se tenir à distance des cibles visées.

Avant le début des raids aériens, le porte-parole en langue arabe de Tsahal, le major Avishay Andraee, avait invité – en langue arabe – la population de la bande de Gaza à se tenir à distance de sites dont les activités lui sont connues.

Officier israélien blessé par un jet de grenade

Les hostilités ne sont pas encore terminées en ce vendredi 13 juillet sur la ligne frontière entre la bande de Gaza et Israël. Un officier israélien a été blessé lorsqu’un «manifestant pacifique» (comme ils se définissent de manière frauduleuse) lui a lancé une grenade; ses blessures sont de gravité moyenne. Les soldats ont riposté et ont abattu l'agresseur.

L’officier a été transporté au Soroka medical center de Beer Sheva. Ce n’est pas la première fois que les forces armées d’Israël sont attaquées par des extrémistes par des balles et engins explosifs. Suite à cet événement, l’armée a lancé des attaques sur des bases d’entraînement du Hamas et a aussi détruit deux de leurs tunnels.

Quatre blessés par un coup direct sur une maison privée

Quatre personnes, un couple et ses deux filles, ont été blessées par l’impact direct d’un missile sur leur maison samedi soir à 18h 30 dans la ville de Sderot, au sud d’Israël (cf image). Un porte-parole du «Magen David Adom» la croix rouge israélienne a précisé qu’elles avaient reçu des éclats de shrapnells de gravités diverses. Les blessés ont été acheminés au Barzilai medical center d’Ashkelon. Les autorités de Sderot ont annoncé un autre dommage dans la cour d’une synagogue., qui n’a fait aucun blessé.

Le major Keren Hajioff commente les événements survenus devant une synagogue touchée par un missile du Hamas
Vidéo, IDF, 14.7.2018, 1:00 min., en anglais

15 secondes, c’est le temps qui reste aux quelque 13'600 habitants de Sderot et des villages et kibboutzim environnants du district Eshkol, voisin de la bande de Gaza, pour se mettre en sécurité dès qu’ils entendent la sirène. La ville de Netivot (32500 habitants), plus éloignée, dispose de 30 secondes.

Plus de 30 missiles, qui se seraient aussi abattus sur le territoire peuplé, ont été détruits en vol par le système de défense «Iron dome»; ceci a certainement réduit le nombre de victimes potentielles de ces attaques.

«Toutes les batteries «iron dome» ont été mises en position et préparées aux alertes ; nous sommes prêts à faire face à toutes les situations», a dit le général de brigade Zvika Haimovich, chef de la protection anti-aérienne (Aerial defense array).

La guerre du Hamas contre Israël

«Une conjonction malveillante de terreur le long de la barrière-frontière, d’incendies volontaires et de missiles lancés depuis Gaza sur Israël nous a finalement conduit à appliquer des mesures de représailles contre le Hamas». Ainsi s’est exprimé le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, chef de la division des media internationaux et sociaux du service de presse de Tsahal. «L’objectif des attaques aériennes menées a été de stopper la terreur exercée à l’encontre des populations civiles et de mettre un terme aux violences sur la ligne de frontière et celles générées par l’envoi de cerfs-volants incendiaires.»

Plus loin encore: «Depuis mars 2018, l’état d’Israël est agressé par les terroristes du Hamas, tant par des manifestations violentes hebdomadaires que par l’envoi de cerfs-volants incendiaires, de bombes incendiaires et récemment de missiles. Depuis des mois, le Hamas dirige ses coups sur la population civile. Les désordres le long de la frontière sont de plus en plus profonds. Ainsi, un officier de l’armée a été blessé à la poitrine vendredi. Cette blessure délibérée confirme l’accroissement de la violence et du désordre à la frontière et met en pleine lumière les intentions réelles du Hamas, que l’on essaie de dissimuler sous le manteau de la «marche du retour.»

Immeuble servant à l’entraînement des activistes du Hamas détruit

Samedi soir, l’armée de l’air israélienne (IAF) a attaqué un immeuble de cinq étages dans le quartier Shati de la ville de Gaza). L’immeuble était utilisé par le Hamas pour l’entraînement au combat rapproché en milieu urbain. Sous l’immeuble se trouvait un tunnel prévu pour l’entraînement au combat en souterrain. Comme l’a rappelé Tsahal (IDF), les habitants de l’immeuble ont été avertis à temps de son imminente destruction et ont ainsi pu se mettre à l’abri. Ce fait apporte une preuve supplémentaire de la capacité de Tsahal à collecter le renseignement et à le mettre en application opérationnelle.

L’immeuble, apparemment défini comme «Bibliothèque nationale palestinienne» et servant à l’origine de bâtiment administratif, a vu son usage détourné par le Hamas vers des objectifs terroristes. «Le Hamas n’hésite pas à utiliser l’infrastructure civile pour réaliser ses objectifs militaires et met ainsi en danger ses concitoyens» précise un porte-parole de Tsahal.

Telle fut notre journée. Comment s’est passée la vôtre?

C’est la question qu’a posée le porte-parole de Tsahal dimanche 15 juin alors qu’il présentait un document (image 1) et quelques autres sur Twitter.

Cessez-le feu – pour combien de temps?

Un porte-parole du Hamas annonça encore samedi soir qu’un cessez-le feu avait été conclu grâce à une médiation égyptienne. Il a cependant précisé que le cessez-le-feu était limité aux missiles et obus de mortier, mais pas aux cerfs-volants et ballons incendiaires qui génèrent des dégâts en Israël sur de grandes surfaces.

Malgré cela, quatre missiles ont encore été tirés samedi soir, mais le Hamas donne l’impression d’avoir besoin d’une pause pour reprendre haleine. Ce n’est donc qu’une question de temps avant de voir à nouveau un missile du Hamas franchir la frontière.

Le jour suivant, dimanche matin, premier jour de travail de la semaine en Israël, les autorités ont levé les restrictions qui touchaient les habitants proches de la bande de Gaza. Le home front command de l’armée leur a permis de reprendre l’essentiel de leurs activités journalières. Auparavant, ils n’avaient le droit de s’éloigner des abris que d’une distance qu’ils pourraient aisément couvrir en cas de déclenchement d’une alarme.

Le maire de la ville de Sderot, Alon Davidi, s’est adressé au premier ministre Netanyahou, lui demandant de venir lui rendre visite et de se rendre compte des effets de cette fin de semaine particulièrement difficile. Davidi l’affirme: «Notre appréciation du cessez-le-feu reste très problématique; il semble que ce soit le Hamas qui décide quand il veut ouvrir le feu et quand il décide un arrêt des hostilités, et non l’état d’Israël.»

Le premier ministre donne clairement sa pensée

Le premier ministre Benjamin Netanyahou a fait les remarques suivantes au début de la réunion hebdomadaire du cabinet, dimanche matin: «Nous avons durement atteint le Hamas au cours du dernier shabbat. Notre politique est claire: si quelqu’un nous attaque, nous lui répondons avec de gros moyens, c’est ce que nous avons fait hier. Tsahal a administré au Hamas le plus fort coup depuis l’opération Protective edge. J’espère que cette nouvelle leur est parvenue; si ce n’est pas le cas, nous la répéterons plus tard.»

Il a cru comprendre que le cessez-le-feu déclaré par le Hamas n’inclut pas l’arrêt des lancers de cerfs-volants et autres ballons remplis à l’hélium munis de dispositifs incendiaires: «cela n’est pas juste». Quiconque attaque Israël doit compter avec une réaction proportionnée de l’armée à ses actions.

Session d’urgence du cabinet de sécurité israélien

C’est aussi ce dimanche que le cabinet de sécurité israélien a tenu une session urgente. Le premier ministre Benjamin Netanyahou a demandé à l’armée de «mettre fin à la terreur causée par les cerfs-volants». Des engins incendiaires volants avaient provoqué au moins six incendies durant la journée. Tsahal a ciblé plusieurs unités préparant de nouveaux lancers sur Israël.

Le ministre des transports Israël Katz, membre du cabinet de sécurité, a affirmé à la radio de l’armée que cerfs-volants et ballons ne présentent pas le même danger que les missiles, mais qu’Israël n’est pas disposé à accepter que ses citoyens et leurs biens subissent en permanence des dégâts. Une politique claire a été adoptée: lorsque le Hamas lancera un de ces objets volants, «il y aura un prix à payer, exactement comme il y a un prix à payer pour un missile».

Israël reste en feu

Les feux causés par des cerfs-volants et des ballons incendiaires lancés depuis la bande de Gaza sur Israël se poursuivent. Depuis plus de cent jours, des activistes de la bande sont à l’œuvre. L’armée d’Israël, même équipée des moyens techniques les plus modernes, n’a pas encore trouvé de parade efficace. Malgré quelques succès d’interception des objets volants par des drones, ce sont néanmoins quelque 750 incendies qui se sont déclanchés. Plus de 30 kilomètres carrés au sud d’Israël ont été la proie des flammes, dont des hectares de champs cultivés. De grandes quantités d’eau, un bien précieux, ont été dévolues à la lutte contre le feu. Cette eau était la bienvenue pour d’autres usages, dont les livraisons d’eau potable à la bande de Gaza.

L’armée de l’air s’est attaquée aux petits groupes terroristes se préparant à lancer des objets volants incendiaires vers Israël.

Une grande partie du territoire incendié était constituée de récoltes prêtes à être engrangées. Des récoltes de blé, mangues, avocats, d’autres encore ont été perdues. Les feux ont aussi dévasté des serres, des poulaillers, des outils agricoles et des réservoirs à eau. Ils ont fortement porté atteinte aux ressources économiques d’habitants du sud d’Israël proches de la bande de Gaza, qui n’ont que l’agriculture pour vivre. L’ensemble des dégâts est estimé à plus de 2.2 millions de dollars US.

Depuis mars 2018, le Hamas organise des désordres hebdomadaires à la frontière dans le but de réussir à s’infiltrer en Israël et d’y commettre des actes terroristes. La méthode des incendies fait partie du plan depuis le début. Le Hamas a brûlé des pneus au début, pour produire une fumée permettant les infiltrations. Durant ces désordres meurtriers, le Hamas a encouragé la population civile à se rapprocher de la barrière-frontière, du front et a infiltré ses propres agents porteurs d’explosifs dans la population, pour mieux réussir à tuer des Israéliens.

Avec la poursuite des désordres, le Hamas a modifié sa campagne, en introduisant la fabrication et l’envoi de cerfs-volants et de ballons incendiaires. Ces objets ont pu paraître bien innocents mais, une fois munis de dispositifs explosifs et pyrotechniques, ils deviennent de vrais instruments de terreur.

Les feux dans le sud d’Israël

Vidéo, IDF, 12.7.2018, 0:34 min.

Passage de frontière vers la bande de Gaza fermé

Le lundi 9 juillet, Israël a décidé, en représailles, de fermer le passage de Kerem Shalom (cf image), seule voie de passage vers la bande. Les marchandises transitaient jusque-là par Kerem Shalom; désormais, seules les livraisons humanitaires comme denrées alimentaires et médicaments pourront passer, mais pas les fournitures destinées aux entreprises de Gaza ni les produits exportés de Gaza. Israël veut ainsi punir l’organisation terroriste Hamas pour ses incessantes attaques.

Dès le début juillet, le passage frontière de Rafah depuis l’Egypte est à nouveau ouvert, mais peu de denrées alimentaires passent par là. Depuis que le président égyptien Abdelfatah al-Sisi a fait inonder tous les tunnels reliant Gaza à l’Egypte, il incombe à Israël de fournir de la nourriture à la bande de Gaza. En temps normal, ce ne sont pas moins de 200 poids lourds par jour qui ont franchi le passage de Kerem Shalom ces dernières années. 6819 chargements pour le seul mois de juin 2018. Avec la nouvelle réglementation, on ne laissera plus passer que 3000 chargements.

 

Samedi (shabbat) 14 juillet 2018 au sud-ouest d’Israël: plus de 200 missiles et obus de mortiers ont été lancés sur des positions civiles israéliennes. Résultat: 4 civils blessés, 173 alarmes par sirènes, 30 missiles détruits par le système «Iron dome» (qui auraient atteint des zones peuplées). (graphique: Tsahal)

Villes, communes et kibboutzim touchés par les tirs terroristes (carte: Tsahal)

Le système de défense «Iron dome» (image: Tsahal)

QG d’un bataillon du Hamas à Beit Lahya. Photo aérienne du QG du bataillon à Beit Lahya avant et après le bombardement israélien (image: Tsahal)

Un policier devant une maison touchée par un missile à Sderot (image: police israélienne)

Le sud-ouest d'Israël brûle (image: Tsahal)

Le passage de frontière Kerem Shalom (image: Tsahal)