Entrée en fonction du 36ème gouvernement
Une coalition formée de 8 partis
L’accord de coalition a été conçu par Yaïr Lapid, le président du parti Yesh Atid, après en avoir reçu le mandat des mains du président Rivlin le 5 mai. Les huit partis suivants forment une coalition qui regroupe un très large spectre politique :
Nom du parti en hébreu / traduction française / président/e du parti / nombre de sièges à la Knesset
Yesh Atid / Il y a un avenir / Yair Lapid / 17
Kachol lavan / bleu-blanc / Benjamin «Benny» Gantz / 8
Yamina / vers la droite / Naftali Bennett / 7
Haavoda / travailliste / Merav Michaeli / 7
Israel beitenu /Israel notre maison / Avigdor Lieberman / 7
Tikva hadascha / nouvel espoir / Gideon Sa'ar / 6
Meretz / Energie / Nitzan Horowitz / 6
Ra'am / Liste arabe unie/ Mansur Abbas / 4
Avant la séance inaugurale à la Knesset, Naftali Bennett a rencontré à 14h les sept autres présidents de fractions de la coalition au siège officiel de la fraction Yamina. (image 2)
Le 36ème gouvernement d‘Israël
Yair Lapid est parvenu à fédérer huit partis aux programmes diamétralement opposés dans sa coalition. Il en résulte le troisième plus grand gouvernement de l’histoire du pays, comprenant 28 ministres et 5 ministres-délégués.
Ce gouvernement est le « gouvernement du changement ». Avec un Bennett treizième premier ministre, mais le premier à porter la traditionnelle kippa, un nombre record de femmes ministres, une ministre née en Ethiopie, deux arabes et un druze, on peut vraiment illustrer la diversité de la société israélienne.
Composition du cabinet
Premier ministre : Naftali Bennett (Yamina) ; (image 3)
Premier ministre d‘alternance / Ministre des affaires étrangères : Yair Lapid (Yesh atid)
Premier ministre suppléant / Ministre de la défense : Benny Gantz (Kachol lavan)
Premier ministre suppléant / Ministre de la justice : Gideon Sa’ar (Tikva hadascha)
Ministre des finances : Avigdor Lieberman (Israel beitenu)
Ministre de la sécurité publique : Omer Bar-Lev (Haavoda)
Ministre des transports : Merav Michaeli (Haavoda)
Ministre de la santé : Nitzan Horowitz (Meretz)
Ministre de l’intérieur : Ayelet Shaked (Yamina)
Ministre des affaires religieuses : Matan Kahana (Yamina)
Ministre de l’éducation : Jifat Schascha-Biton (Tikva hadascha)
Ministre des communications : Joaz Hendel (Tikva hadascha)
Ministre de la culture et des sports : Chili Tropper (Kachol lavan)
Ministre de l’économie : Orna Barbivay (Yesh atid)
Ministre de la construction, des affaires de Jérusalem et des relations avec la Knesset : Ze’ev Elkin (Tikva hadascha)
Ministre du travail, des services et des affaires sociales : Meir Cohen (Yesh atid)
Ministre du tourisme : Joel Razvozov (Yesh atid)
Ministre de l’énergie : Karin Elharrar, (Yesh atid)
Ministre des services secrets : Elazar Stern (Yesh atid)
Ministre de la justice sociale : Meirav Cohen (Yesh atid)
Ministre de l’immigration et de l’intégration : Pnina Tamano-Schata (Kachol lavan)
Ministre de l’agriculture et du développement du Néguev et de la Galilée : Oded Forer (Israel beitenu)
Ministre de la science et de la technologie : Orit Farkasch Hacohen (Kachol lavan)
Ministre des affaires de la diaspora : Nachman Shai (Haavoda)
Ministre de la coopération régionale : Essawi Frej (Meretz)
Ministre de l’environnement : Tamar Sandberg (Meretz)
Ministre au ministère des finances : Hamed Amar (Israel beitenu)
Ministres suppléants
Ministre suppléant pour la gestion du bureau du premier ministre : Abir Kara (Yamina)
Ministre suppléant des affaires étrangères : Idan Roll (Yesh atid)
Ministre suppléant à la sécurité publique : Joav Segalovich (Yesh atid)
Pas encore nommés : 1 représentant chacun des partis Ra’am et Tikva hadascha
Président de la Knesset (Speaker) : Mickey Levy (Yesh atid)
Présidents de commissions
- Président de la commission des finances : Alex Kuschnir (Israel beitenu)
- Président de la commission des affaires étrangères et de la défense : Ram Ben Barak (Yesh atid)
- Président de la commission des affaires judiciaires et de la constitution : Rabbi Gilad Kariv (Haavoda)
- Président de la commission de l’immigration et des affaires de la diaspora : Yair Golan (Meretz)
Cabinet de sécurité
En font partie :
- Naftali Bennett
- Yair Lapid
- Benny Gantz
- Gideon Sa'ar
- Avigdor Lieberman
- Merav Michaeli
- Ayelet Shaked
- Ze’ev Elkin
- Omer Barlev
- Nitzan Horowitz
- Matan Kahana
- Jifat Schascha-Biton
Présidente de la coalition: Idit Silman (Yamina).
Séance inaugurale de la Knesset
La totalité des membres de la Knesset s’est trouvée réunie pour procéder à l’élection du nouveau « gouvernement du changement » sous la direction de Naftali Bennett et de Yair Lapid.
A 16h (locales), le président de la Knesset (le speaker) Yariv Levin ouvrit la séance plénière extraordinaire, non sans avoir eu quelque peine à imposer le calme dans la salle. Il donna tout d’abord la parole au premier ministre désigné Naftali Bennett pour la présentation de son équipe ministérielle et de son programme. (images 4 et 5).
Une séance indigne
Ce qui vint ensuite fut indigne, aux dires de plusieurs observateurs familiers des fréquentes et tonitruantes interventions au parlement israélien. Des parlementaires issus des rangs de l’ancienne majorité dirigée par Benjamin Netanyahou, soit des partis Likoud, Sioniste religieux et Ultra-orthodoxe, se mirent à couper et à insulter sans interruption la personne de son successeur. Le président Levin tenta à plusieurs reprises de faire taire les braillards et demanda même l’expulsion de plusieurs parlementaires issus de l’extrême droite de la salle des débats. C’est ainsi que les membres de la Knesset (MK) Smotrich et les autres excités du parti sioniste religieux Itamar Ben-Gvir et Orit Struck furent finalement escortés hors de la salle (image 6). Après encore dix minutes supplémentaires de chaos, les MK May Golan (Likoud), Moche Abutbul (Shas) et Itzhak Pindrus (Judaïsme unifié de la Tora) furent eux aussi expulsés.
Bennett s’évertuait à demander de la patience et de l’unité – il peinait à pouvoir aligner deux phrases sans être interrompu – alors que ses adversaires recouvraient sa voix de leurs cris ; du haut de la tribune, ses propres enfants tentaient de soutenir leur père en lui adressant des signes des mains en forme de cœur.
Cet épisode navrant mettait en évidence les divisions profondes apparues en Israël durant l’ère Netanyahou et la nécessité absolue de recoudre ensemble les factions nationales. Bennett aborda ce point en promettant à la faction ultra-orthodoxe, qui pour la première fois depuis des années se retrouvait dans l’opposition, de tenir scrupuleusement compte de ses besoins ; il affirma même que les « Haredim » n’avaient pas à craindre le nouveau gouvernement, qui respecterait l’étude de la Tora et s’efforcerait d’apaiser les craintes émises face aux problèmes nouveaux. Ce gouvernement allait tenter de supprimer les blocages qui freinent l’intégration des « Haredim » dans la société civile.
Alors que les MK du Likoud et les MK « Haredim » reprenaient leurs insultes au nouveau premier ministre et le traitaient de criminel et de menteur, celui-ci dit d’une voix forte que les MK les plus excités apportaient la preuve de l’urgente nécessité de revenir à des pratiques courtoises et respectables en politique israélienne:
«Je suis fier de pouvoir travailler avec des collègues professant des opinions très diverses. En ce moment décisif, nous avons pris une responsabilité, car il n’y a d’alternative à ce gouvernement qu’une nouvelle ronde d’élections, de nouvelles haines déchirant le pays. Il est impératif que des dirigeants responsables, issus des nombreuses couches de la population, mettent un terme à cette pure folie.»
Remerciements à Benjamin Netanyahou
Au début de son intervention, Naftali Bennett, en cet instant encore premier ministre désigné, avait remercié le MK Benjamin Netanyahou, en cet instant encore premier ministre intérimaire, avec quelques mots amicaux : «Je vous remercie, Benjamin Netanyahou, pour vos longs services et vos réalisations. Vous avez assuré durant de nombreuses années au poste de premier ministre, le renforcement des capacités politiques, économiques et de défense de l’état d’Israël.»
Bennett promit encore dans son discours d’empêcher un armement nucléaire de l’Iran et de prévenir toute attaque de missiles en provenance de Gaza sur la population israélienne. Il remercia l’administration du nouveau président US Joe Biden de son soutien durant la courte guerre de Gaza et promit de s’engager pour un soutien d’Israël par les USA au-delà des partis politiques.
Pour la première fois un parti arabe au gouvernement
Bennett fit longuement référence au contrat passé avec le parti islamique modéré Ra’am. Ce parti est le premier arabe autonome à prendre part formellement à une coalition gouvernementale en Israël. Le gouvernement Bennett veut ouvrir un chapitre nouveau avec la population arabe, et lui assurer l’accès à la formation, à la sécurité et à l’aménagement de ses communautés locales.
Le discours de Naftali Bennett à la Knesset
Traduction non officielle de la version en langue anglaise du discours
Parole du premier ministre d‘alternance
Yair Lapid (image 7) déclara renoncer à prononcer son discours préparé et se borna à blâmer l’opposition de droite au nouveau gouvernement pour ses constantes interruptions. Les fauteurs de trouble sont une honte pour la démocratie:
«J’oublie le discours que je voulais prononcer aujourd’hui, dit-il du haut de l’estrade, (image 7) car je suis ici pour une raison précise : demander pardon à ma mère (l’écrivaine Shulamit Lapid).
Ma mère est âgée de 86 ans et il ne nous a pas été facile de la faire monter à Jérusalem ; mais nous l’avons fait car je savais qu’elle serait à la hauteur, qu’elle aurait un comportement approprié en cet instant solennel, bref qu’elle verrait une passation des rennes du gouvernement dans un cadre digne.
A sa naissance, il n’y avait pas d’état d’Israël, Tel Aviv était une bourgade d’environ 30'000 habitants, il n’y avait pas de parlement. Je voulais que ma mère savoure le grand processus démocratique survenu dans cet état. Au lieu de cela, elle a eu honte, avec tout Israël, et elle réalise combien il était devenu nécessaire de remplacer ce gouvernement.
The speech Lapid didn’t give
(Le discours que Lapid n’a pas prononcé)
Un porte-parole du chef du parti Yesh atid Yair Lapid a mis en ligne le texte complet du discours que celui-ci n’a pas prononcé devant la Knesset. The Times of Israel en a publié quelques extraits traduits en langue anglaise.
Allocution du premier ministre sortant
«Je me tiens ici devant vous au nom des millions d’israéliens …, qui ont voté pour le Likoud sous ma direction, et des autres millions d’israéliens qui ont voté pour des partis de droite en pensant que ceux-ci allaient entrer dans une coalition sous ma conduite. En votre honneur et en votre nom, j’entends poursuivre la mission de ma vie» dit Netanyahou (images 8 et 9).
Celui-ci rappela la liste de ses réalisations, depuis la stratégie faisant d’Israël le premier pays vacciné et les efforts pour rendre inopérant tout armement atomique de l’Iran, jusqu’aux accords d’Abraham, à la reconnaissance par les USA de Jérusalem en tant que capitale d’Israël ainsi que de la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan:
«Ce fut un honneur pour moi de pouvoir travailler jour et nuit au bénéfice de notre pays aimé». Netanyahou se référa aussi au bon niveau de sécurité relative d’Israël sous sa direction, en évoquant «la meilleure décennie que nous ayons jamais eue en matière de sécurité». Il promit ensuite: «Etant maintenant destinés à figurer dans l’opposition, nous agirons avec la tête haute jusqu’à la chute de ce dangereux gouvernement».
Contrairement à l’allocution de Bennett, celle de Netanyahou fut prononcée face à un plenum silencieux.
Votations et élections
Après 4 heures de débats, le parlement passa enfin aux votations et élections.
Election du président de la Knesset
Le plénum commença par élire le nouveau président de la Knesset (le speaker) ; le candidat du parti Yesh atid Mickey Levy (image 10), qui obtint 67 des 120 voix, contre 52 à son concurrent Yaacov Margi du parti Shas.
En guise de «passation de pouvoir», le président sortant Yariv Levin (Likoud) étreignit cordialement son successeur Mickey Levy et lui souhaita beaucoup de chance dans sa nouvelle fonction (image 11).
Levy renonça à son tour à un discours, et remercia cependant les parlementaires concernés pour l’honneur reçu. Il enchaîna sans délai avec le vote de confiance sur le gouvernement Bennett-Lapid, ceci pour une raison simple : une ambulance avait transporté une parlementaire pour ce vote depuis l’hôpital où elle était soignée, et il était important de lui épargner toute perte de temps.
Elle accorde sa confiance au nouveau gouvernement en position couchée
Emilie Haya Moatti (image 12), une activiste, réalisatrice de films et écrivaine, souffre d’une maladie de la colonne vertébrale causée par une infection rare. Elle était dans l’incapacité de se tenir debout, et vota en position couchée, vu l’importance de chaque voix pour ce scrutin (image 13). A l’issue de ces opérations, elle fut autorisée à quitter les débats.
La confiance est accordée au nouveau gouvernement par 60 voix contre 59
C’est avec une seule voix de majorité que la Knesset accorda peu après 21 heures sa confiance à Naftali Bennett et à son cabinet pour former le 36ème gouvernement de l’état d’Israël.
Le bien nommé «gouvernement du changement» obtint 60 voix sur les 120 présentes. A noter que le MK Saeed al-Harumi, membre du parti Ra’am appartenant à la coalition, s’est abstenu, comme il l’avait annoncé.
Le nouveau gouvernement n’avait pas besoin du soutien de 61 parlementaires pour être confirmé, mais seulement d’une majorité simple.
Le premier ministre sortant Benjamin Netanyahou félicita son successeur Naftali Bennett, se contentant d’une poignée de main (image 14).
Le nouveau premier ministre Naftali Bennett promit solennellement devant le plenum de la Knesset de «rester fidèle à l’état d’Israël et à ses lois, de remplir fidèlement son mandat de premier ministre et de respecter les décisions de la Knesset».
Yair Lapid, premier ministre d’alternance et ministre des affaires étrangères, lui succéda sur l’estrade, suivi de chacun des ministres selon l’ordre alphabétique de leurs noms.
La Knesset approuve le nouveau gouvernement : les ministres prêtent serment
Nouvelles de la Knesset (en langue anglaise)
Discours des chefs des groupes parlementaires devant le plenum de la Knesset avant l’ouverture du 36ème gouvernement
Résumé des débats, Knesset news (en langue anglaise)
Toute la séance de la Knesset
Video, Knesset, 13. 6. 2021, 5:30 Std., en langue hébraïque
SRF 1, Mo. 14. 6. 2021, Tagesschau Hauptausgabe (en langue allemande)
Naftali Bennett, nouveau chef du gouvernement israélien (Position 17.50)
Première séance de cabinet
Au terme des dé en séance plénière, le nouveau gouvernement se rendit à la salle Chagall de la Knesset pour une première séance festive (image 15).
Photo officielle du nouveau gouvernement
La photo traditionnelle à Jérusalem, à la résidence du président de l’état, fut reportée au lendemain (14.6) par manque de temps.
image 16; voici la légende de l’image:
La joie des uns, la déception des autres
Dès que le résultat du vote de confiance fut connu, des milliers des milliers de citoyens se rassemblèrent sur la Place Rabin de Tel Aviv, devant l’hôtel de ville pour fêter le changement de gouvernement (image 18). L’administration locale colora la façade de l’immeuble aux couleurs du drapeau (image 19).
Au même moment, les partisans de Netanyahou se rassemblaient devant la résidence du premier ministre, à Jérusalem pour témoigner de leur solidarité.
Félicitations venues du monde entier
Les premières félicitations arrivèrent de Washington : le président Joseph « Joe » Biden écrivit : « Je félicite, au nom du peuple américain, le premier ministre Naftali Bennett, le premier ministre d’alternance et ministre des affaires étrangères Yair Lapid, ainsi que tous les membres du nouveau cabinet israélien. Je me réjouis de pouvoir travailler avec le premier ministre Bennett dans le but de renforcer toutes les facettes de l’étroite et durable relation qui lie nos deux nations ».
Plus loin encore : «Israël n’a pas de meilleur ami que les USA. Le lien qui relie nos peuples résume nos valeurs communes et l’étroite collaboration que nous pratiquons depuis des décennies. Nous la renforçons encore, car les USA s’engagent fermement pour la sécurité d’Israël. Mon gouvernement est déterminé à travailler avec le nouveau
gouvernement israélien et à rechercher la sécurité, la stabilité et la paix pour les israéliens, les palestiniens et tous les habitants de la région » (image 20).
Bennett répondit ainsi sur Twitter : «Merci monsieur le président ! Je me réjouis de bientôt collaborer avec vous et de renforcer encore les relations entre nos deux nations».
C’est moins de deux heures après sa prise de fonction que Bennett reçut encore un message téléphonique personnel de félicitation du président Biden (image 21). On se rappelle en passant que le président Biden, élu à la Maison Blanche, laissa passer deux mois avant de prendre contact avec Netanyahou. Il semble bien qu’à Washington on ait apprécié le changement de gouvernement en Israël.
Le premier ministre Bennett exprima sa grande satisfaction au président pour son précieux soutien durant les courtes opérations militaires dans la région de Gaza (opération «gardien du mur») et lui dit qu’il le tenait pour un vrai grand ami d’Israël. Les deux chefs d’état ont également rappelé l’importance de l’alliance entre Israël et les USA, et leur engagement mutuel à renforcer leur liaison afin d’assurer la sécurité d’Israël.
D’autres félicitations vinrent également d’Autriche, d’Allemagne, du Royaume uni, de l’UE, et même du Congrès américain: le chancelier autrichien Sebastian Kurz, la chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre et le ministre britannique des affaires étrangères Boris Johson et Dominic Raab, le premier ministre canadien Justin Trudeau, le président du conseil européen Charles Michel – le conseil représente ici l’ensemble des membres de l’UE – transmirent leurs vœux, tout comme plusieurs représentants et sénateurs américains (la liste des félicitations respecte l’ordre chronologique, selon The Times of Israel).
Le secrétaire d’état aux affaires étrangères Anthony Blinken appela son homologue Yair Lapid, le félicita et l’invita à Washington.
Naftali Bennett : qui est le nouveau premier ministre ?
Elu le dimanche 13 juin avec son cabinet pour devenir le treizième premier ministre du pays, Naftali Bennett (image 22) est né à Haifa en 1972. Fils d’un immigré américain juif de Californie, il a vécu dans une famille séculière qui est lentement devenue observante, déjà dans son jeune âge. Il se définit aujourd’hui comme un orthodoxe moderne.
Il a servi à l’armée en tant que commandant de compagnie (major) dans les unités d’élite «Sayeret, Matkal et Maglan», puis a fait des études de droit à l’université hébraïque de Jérusalem.
Entrepreneur à succès
Après ses études, il crée Cyota une entreprise high-tech de software active dans la lutte contre la criminalité ; en tant que CEO de sa compagnie, il passe plusieurs années à new York. En 2005, il réussit à vendre son entreprise pour une somme de 145 millions de dollars. Il reprend ensuite le même schéma à succès en créant la société Soluto, autre entreprise qu’il a co-dirigée, puis vendue pour une somme de 130 millions de dollars.
Entrée en politique
Il participe à la guerre du Liban en 2006, puis est engagé en tant que chef d’état-major de celui qui était alors leader de l’opposition Benjamin Netanyahou. Selon le Times of Israel, Bennett a eu un sérieux conflit avec Sara, l’épouse de Netanyahou, et a été exclu du parti Likoud. Plus tard, Bennett fonctionna en tant que directeur général du Yesha Council, l’organisme faîtier des communautés de colonies en Cisjordanie.
En novembre 2012, Bennett est élu à la présidence du parti de droite sioniste religieux Bait Yehudi. Il dirige le parti aux élections de 2013 et obtient 12 mandats à la Knesset, un nombre que le parti n’avait pas réussi à obtenir depuis 36 ans. Durant cette 19ème Knesset, il occupera les postes de ministre de l’économie, des affaires religieuses puis des relations avec la diaspora.
On trouve dans Wikipedia la liste détaillée de ses activités politiques jusqu’à son récent mandat de premier ministre.
Naftali Bennett: Who is Israel's new prime minister?
The Jerusalem Post, 14. Juin 2021 (en langue anglaise)
Biographie (en langue anglaise)
(Site Web de la Knesset)
Observance religieuse
Bien qu‘il se déclare ouvertement orthodoxe moderne, Bennett ne s’est jamais passionné pour la législation religieuse. Sa pratique de la religion est plus légère que celle de ses collègues politiciens pieux. Il serre par exemple la main aux femmes. Son épouse Gilat, qui est issue d’une famille séculière, ne dissimule pas ses cheveux.
Famille
Naftali Bennett est marié et père de quatre enfants (image 23), la famille vit à Ra‘anana. Le fils aîné Jonathan porte ce prénom en souvenir du commandant Jonathan Netanyahou, le frère du premier ministre, tombé lors de l’opération d’Entebbe.
L’épouse du premier ministre Gilat Ethel, née Einav (image 24) est née en 1977 à Jérusalem dans une famille séculière et a grandi à Kfar Uriya. Elle a fonctionné à l’armée comme sous-officière pédagogue au site commémoratif des parachutistes tombés au combat. Elle a ensuite étudié la cuisine française, elle est diplômée en confiserie, en tourisme et en éducation.
Naftali et Gilat se sont mariés en 1999, alors qu’il étudiait encore à l’université. Avec l’heureux développement de la start-up Cyota, le couple partit pour New York et y passa 5 années.
Gilat travailla dans plusieurs restaurants comme spécialiste de desserts ; avec son mari, elle s’orienta aussi vers un peu plus de pratique religieuse. Au retour en Israël, elle ouvrit une fabrique de glace qu’elle baptisa «Gilati» (probable combinaison de Gilat avec Gelati), puis la vendit à la naissance de son premier enfant. Plus tard, elle se tourna vers une nouvelle formation de conseillère pour parents, et en matière de problèmes de sommeil, obtenue à l’institut Adler. Elle est encore active dans ce métier.
Faites connaissance avec Gilat Bennett, l’épouse du nouveau premier ministre
The Jerusalem Post, 15.6.2021, en langue anglaise
Gilat Bennett (Wikipedia; en langue anglaise)
Benjamin Netanyahou, chef de gouvernement le plus longtemps en fonction
Benjamin «Bibi» Netanyahou, 71 ans a servi de mai 1966 à mai 1999 en tant que premier ministre d’Israël. En 2002 et 2003 il a servi comme ministre des affaires étrangères, puis comme ministre des finances, un poste qu’il a abandonné en 2005 pour protester contre le plan du premier ministre Ariel Sharon d’évacuation partielle des colonies israéliennes.
En 2009, il est à nouveau élu premier ministre et prend la direction du gouvernement le 20 juin. Il va dans les années suivantes battre le record de longévité du premier ministre David Ben Gourion, fondateur de l’état. Après 12 années ininterrompues, sa fonction prend fin le 13 juin de cette année.
Depuis fin 2018, il s‘est montré incapable de monter une coalition gouvernementale solide. A la fin de son mandat, il fonctionnait en fait comme premier ministre par intérim.
Le début de la fin du chef de gouvernement Netanyahou
Le tournant du destin de Netanyahou eut lieu après les élections du 23 mars 2021 à la 24ème Knesset. Le président Rivlin donna mandat à Netanyahou, devenu premier ministre par intérim, le 6 avril, de former un nouveau gouvernement. Une fois le délai légal de 28 jours échu, l’échec de Netanyahou fut consommé. Le lendemain, le président Rivlin transmit le nouveau mandat au chef de l’opposition Yair Lapid, président du parti Yesh atid.
C’est le mercredi 2 juin peu avant minuit – et donc à l’échéance du mandat – que Lapid put annoncer au président de l’état qu’il avait réussi à monter une coalition formée de huit partis politiques représentés à la Knesset.
(RK / traduction en français: JAN)
Fin d’une ère : Israël accueille un nouveau premier ministre et un nouveau président de l’état
Israël-Entre les lignes, No. 24/2021, 16.6.2021