70 ans de relations diplomatiques entre la Suisse et Israël: une fête à Lucerne
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Les relations bilatérales
La fondation de l’état d’Israël, le 14 mai 1948, est étroitement liée à la Suisse : le premier congrès sioniste mondial eut lieu à Bâle en 1897. Des 22 autres congrès qui suivirent, quinze de déroulèrent également en Suisse. Avant la fondation de cet état en Palestine britannique, la Suisse possédait un consulat à Jérusalem, accrédité par l’autorité mandataire, et une agence consulaire à Tel Aviv.
Le 25 janvier 1949, la Suisse reconnaissait le nouvel état et ouvrait un consulat à Tel Aviv, qui fut plus tard (1958) transformé en ambassade.
Quelque 18'000 suissesses et suisses vivent actuellement en Israël ; ils représentent la plus grande colonie de suisses de l’étranger de la région asiatique. Des milliers d’israéliens et de suisses se déplacent de l’un de ces pays à l’autre, et plusieurs vols relient chaque jour la Suisse à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv.
Israël est un important partenaire commercial de la Suisse au Moyen-Orient, Les deux pays collaborent intensément en matière d’éducation et de culture.
Suisse et Israël: 70 ans d'amitié, de réalisations et de progrès
par Jacob Keidar, Ambassadeur de l'état d'Israël in Suisse
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Réception au KKL de Lucerne
La réception donnée dans une des salles du Centre de culture et de congrès de Lucerne (KKL) a permis au ministre israélien des affaires étrangères Israël Katz, au conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du département fédéral des affaires étrangères (DFAE), à l’ambassadeur Jacob Keidar, représentant d’Israël en Suisse et à la cheffe de division Moyen-Orient et Afrique du DFAE Maya Tissafi de saluer les invités. Le DFAE et l’ambassade d’Israël avaient organisé conjointement l’événement.
Dans leurs discours, les deux ministres ont rappelé la relation de longue durée qui relie les deux pays, et ont formulé des vœux pour la poursuite de ce bon partenariat (voir image)
Traduction (par l’ambassade de l’état d’Israël à Berne)
Entretien des deux ministres des affaires étrangères
Après la réception, les deux ministres des affaires étrangères se sont retirés pour un entretien officiel. Comme révélé par le communiqué de presse des services du DFAE (voir plus loin), le conseiller fédéral Cassis a fait état de son regret à la suite de l’interruption du mandat du TIPH (temporary international presence in the city of Hebron).
On a appris plus tard que les deux ministres s’étaient mis d’accord pour rechercher une alternative à l’organisation UNRWApour les réfugiés. C’est le ministre Katz qui l’a révélé après la rencontre, selon The Jerusalem Post du jeudi 5 septembre. Selon ce quotidien israélien, le ministre Katz aurait dit à son homologue suisse que plusieurs employés de l’UNRWA auraient collaboré avec des organisations terroristes et participé à des attaques depuis Gaza.
La Suisse a bloqué les paiements à l’UNRWA en juillet de cette année jusqu’à la publication des résultats d’une enquête de l’ONU sur les manquements éthiques de plusieurs hauts dirigeants de cette œuvre d’entraide.
Le concert
Après leur rencontre officielle, Ignazio Cassis et Israël Katz ont assisté à un concert dans la grande salle du KKL avec leurs nombreux invités. C’est l’orchestre philarmonique d’Israël qui se produisait, sous la direction de Zubin Mehta, dans le cadre du Lucerne Festival 2019 (Fêtes de la musique).
Visite de courtoisie chez le président de la confédération
Le lendemain, le ministre Katz a rendu une visite de courtoisie au président Ueli Maurer.
Comptes-rendus des événements dans les médias, en Suisse et en Israël
Comme aucun journaliste n’avait été invité, à l’exception d’un photographe de l’agence Keystone, les comptes-rendus de la manifestation ont été réduits à des observations sur les mesures de sécurité prises devant le KKL.
Plusieurs media israéliens, tels Ynet news, Jewish News Syndicate JNS, Jewish Press et Hamodia, ont rendu compte de la visite du ministre israélien à Lucerne. Ils se sont limités à mentionner l’effort conjoint des gouvernements israélien et suisse dans la recherche de solutions à la possible interpellation ou à l’arrestation de hauts responsables civils et militaires israéliens qui seraient impliqués dans de possibles crimes de guerre; la loi suisse contient des dispositions dans ce sens.
La Suisse fait partie des pays qui ont adopté la compétence juridictionnelle permettant de poursuivre des individus suspects de génocide, de crime contre l’humanité ou de crime de guerre lorsque ceux-ci se trouvent sur le territoire suisse.
Le ministre des affaires étrangères Katz aurait présenté le point de vue israélien selon lequel il n’est pas acceptable de refuser à l’état juif tout droit à l’autodéfense contre des groupes radicaux islamistes terroristes.
Un précédent premier ministre israélien, Ehud Olmert, a annulé l’été dernier un voyage prévu en Suisse après avoir été averti qu’il risquait des poursuites en Suisse. L’annulation a été décidée après que les autorités suisses (ministères de l’intérieur et des affaires étrangères) aient déclaré que Olmert pourrait être interpellé en raison d’un soupçon de crime de guerre commis en 2008 durant les opérations armées à Gaza.
Une semblable plainte internationale pour crime de guerre a déjà été déposée par un groupe propalestinien contre Tsipi Livni en 2017. La pèlainte n’a cependant pas empêché Madame Livni de revenir en Suisse, et même de participer au forum économique mondial de Davos.
Fête à Tel Aviv
En Israël aussi, plus précisément à Tel Aviv, on célébrera les 70 ans de l’établissement de relations diplomatiques entre la Suisse et Israël. La cérémonie aura lieu le vendredi 24 septembre. Pour plus de renseignements, voir ici.
(RK / traduction: JAN)